Le transport de marchandises secoué par la Covid-19
Transport routier, transport maritime, transport ferroviaire, transport aérien… Depuis 18 mois, tous les secteurs du transport de marchandises sont impactés par une crise sanitaire sans précédent, marquée par les modifications successives de la réglementation, la confiance ébranlée des chargeurs et le durcissement des négociations tarifaires.
La poussée du e-commerce limite la casse pour le transport routier
Le transport routier de marchandises est bien sûr touché par la crise du Covid-19 et la poussée du e-commerce n’a pas suffi à compenser de lourdes pertes pour la profession, privée de certains de ses débouchés traditionnels.
Alors que les dernières années étaient surtout marquées en France par un manque de chauffeurs qualifiés ou des capacités insuffisantes pour transporter les marchandises de point à point, la période actuelle marque une forte inversion de tendance, qui rappelle les vaches maigres de 2012-2013. Interrogés sur leur capacité à atteindre cette année les volumes fixés initialement par bp2r, cabinet de conseil en transport et en chaîne d’approvisionnement à l’échelle européenne, lors d’un sondage mené en octobre dernier auprès de 191 entreprises du transport routier ou multimodal, 54 % des répondants affirment ainsi avoir encaissé une récession des volumes transportés, dont 34 % un recul annuel supérieur à 5 %. Soit la plus forte proportion enregistrée en dix ans. Un an plus tôt, les prestataires interrogés étaient beaucoup moins nombreux à faire ce constat.
Les confinements en deux phases, non prévues à l’avance et la fermeture de nombreux magasins ont semé un véritable désordre dans la « supply chain », particulièrement pour les transports « BtoB », soit les biens intermédiaires livrés d’entreprise à entreprise.
Avec une conjoncture aussi imprévue et adverse, « les prestataires de transport ne sont plus que 33 % à s’attendre à une croissance de l’activité ces prochains mois, tandis que 35 % anticipent une récession. De tels niveaux nous ramènent en 2012, au plus fort de la crise économique ». Conséquence directe pour les camions en circulation : “Pour la première fois depuis 2016, les transporteurs sont plus nombreux à faire état d’une situation de surcapacité que de sous-capacité”, observe le cabinet. « La crise du Covid semble accompagner, sinon provoquer, un retour à une situation d’excès d’offre, plus palpable après la rentrée 2020. » Le marché de l’assurance transport routier est également impacté.
Après cinq ou six ans plus que corrects, les grands leviers de croissance de la profession semblent grippés. Sur le plan des investissements en véhicules, 68 % des répondants n’ont aucune intention d’accroître leur parc de camions au cours des 6 prochains mois, et 26 % « très peu ». En ce qui concerne le recrutement de chauffeurs, 52 % des répondants ne prévoient pas de recruter de main d’oeuvre dans les six prochains mois.
Une situation inédite pour le transport maritime
Dès le début de l’année 2020, le secteur du transport maritime a subi de plein fouet les conséquences de la pandémie, qui a perturbé l’acheminement des marchandises et ravivé le spectre des pénuries. “Les plaques tournantes sont touchées”, avait ainsi alerté Kitack Lim, secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), dans une vidéo postée sur le site de l’organisation. “En ces temps difficiles, la capacité du secteur à livrer des biens vitaux, notamment des fournitures médicales et des denrées alimentaires, sera essentielle pour répondre à cette pandémie et, à terme, la surmonter”, avait-il poursuivi. La marine marchande est en effet un maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement de nombreux produits du quotidien vendus dans les supermarchés, pris d’assaut dès les mois de février mars par des clients paniqués par la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement annoncées. Une nouvelle fois, le secteur de l’assurance marchandises a su réagir.
Certaines compagnies se sont recentrées sur le transport de marchandises
Le repli important du transport de passagers a encouragé certaines compagnies à se concentrer sur le transport de marchandises, avait par exemple indiqué à l’AFP Jean-Marc Lacave, délégué général d’Armateurs de France. La société DFDS, très présente en mer du Nord, a par exemple stoppé sa liaison de transports de passagers entre Oslo et Copenhague, mais sa division logistique a continué à fonctionner. Brittany Ferries, qui assure des liaisons trans-Manche mais aussi vers l’Irlande et l’Espagne, avait de son côté indiqué que ses navires ne transporteraient plus que des marchandises au cours du mois de mars.
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