Les cargos à voile, avenir du transport de marchandises ?
Les voies maritimes et fluviales représentent près de 90% du transport de marchandises mondial. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, les cargos à voile sont-ils une alternative réaliste ?
Inspirés par ces exemples réussis et l’enjeu mondial de la réduction des gaz à effet de serre (GES) pour lutter contre le réchauffement climatique, certaines compagnies travaillent d’arrache-pied pour améliorer les cargos voiliers pour qu’ils puissent répondre aux attentes du marché mondial. Le Neoliner, par exemple, pourra transporter 11 000 tonnes de marchandises et sera adapté aux infrastructures portuaires. Il s’inscrit dans une volonté d’élever le voilier au rang de géant tanker.
Les pionniers du transport de marchandises à la voile
Contrairement aux navires pétroliers, les cargos-voiliers actuels transportent la plupart du temps des matières premières transformées directement par leurs affréteurs eux-mêmes. Ils font ainsi le lien entre les producteurs et les consommateurs.
Parmi les plus fameux voiliers-cargos, le Grain de Sail transporte essentiellement du cacao et du café, qu’il ramène du bout du monde jusqu’aux côtes bretonnes. Sur place, les grains sont torréfiés, transformés puis revendus directement.
Un autre fleuron du transport maritime de marchandises à la voile, le Très Hombres se charge de rhum dans les Caraïbes et l’achemine vers l’Europe. À l’arrivée, les affréteurs le mettent en bouteilles et le vendent directement. Les cales sont ensuite remplies de marchandises européennes, comme le vin ou l’huile d’olive, qui seront-elles aussi revendues sans intermédiaire dans les îles.
Les voiliers cargos ne pourront toutefois pas peser dans la balance du commerce maritime mondial tant qu’ils ne seront pas aussi rapides que les porte-conteneurs traditionnels et surtout tant qu’ils ne pourront pas transporter autant de marchandises. Pour limiter les coûts de construction, Zéphyr et Borée travaille depuis plusieurs années sur l’adaptation de voiles rigides, inspirées des ailes d’avion et des pales d’éoliennes, sur des porte-conteneurs existants. De nombreux géants de l’industrie sont séduits et contribuent à financer ce type de projets. Ils constituent pour eux un enjeu à la fois économique et de communication : à l’heure du réchauffement climatique, le vent, énergie gratuite et propre, permettrait en effet d’amortir les coûts faramineux de R&D et au final permettre de réaliser de réelles économies sur le carburant, sans oublier de le faire savoir aux marchés et aux consommateurs. Un porte-conteneurs pourrait économiser jusqu’à treize tonnes de carburant en une seule traversée de l’Atlantique…
Des marchandises transportées traçables
Dans cette optique, certains acteurs ont eu l’idée de créer un label certifiant le transport de marchandises à la voile. Towt propose notamment d’utiliser le numéro d’étiquette des marchandises pour retracer leur itinéraire. La compagnie maritime souhaite faire reconnaître son dispositif, baptisé Anemos, très prochainement.